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Le conservatoire de la confiserie menacé de fermeture

France bleu, 06.04.2022

Est-ce déjà la fin de l’histoire pour le conservatoire de la confiserie d’Amboise ? Ce site, qui fait office de musée et de magasin de bonbons, est ouvert depuis juillet et la fermeture semble imminente. Son patron, locataire des locaux, est sous le coup d’une expulsion pour des impayés de loyers.

© Radio France – Adrien Bossard

À l’intérieur, c’est un peu Charlie et la chocolaterie. Au conservatoire de la confiserie d’Amboise, les visiteurs découvrent de A à Z la fabrication de bonbons réalisée avec des machines vieilles du siècle dernier. L’entrepôt de 900 m² fait à la fois office de musée et de site de création. Un lieu « unique en Europe », selon son patron, Nicolas Viollet. Mais pour combien de temps encore ?

Le jeune entrepreneur de 37 ans n’est que locataire des lieux et il est menacé d’expulsion, suite à une décision de justice rendue fin décembre. Il doit 114.000 euros à son propriétaire, une société foncière anglaise. La somme correspond aux loyers impayés et aux pénalités. Son rêve de gosse est en train de s’écrouler « à cause du Covid-19 », dit-il. Une histoire de mauvais timing. « J’ai signé le bail en novembre 2019 pour commencer à réaliser des travaux au printemps 2020, explique Nicolas Viollet. Et en mars, tout s’arrête à cause de la crise sanitaire. » 

© Radio France – Adrien Bossard

J’ai vraiment l’impression d’être un dommage collatéral du Covid-19

Les banques le lâchent. Son projet est mis en pause pendant un an et demi. Le temps qu’il parvienne à souscrire de nouveau à des prêts, il n’ouvre qu’en juillet 2021. Mais sans rentrée d’argent jusqu’à alors, il n’est pas parvenu à payer le loyer de 4.400 euros mensuels. Et le propriétaire, chaque mois, est venu réclamer son dû. Jusqu’à porter l’action en justice.

© Radio France – Adrien Bossard

« Je n’ai pas pu compter sur les aides de l’Etat liées au Covid-19 car pour y avoir droit, il fallait que je présente un bilan comptable ou une perte d’exploitation, poursuit Nicolas Viollet. Je ne pouvais rien leur montrer, car je n’avais pas d’activité. En fin de compte, on n’aide pas ceux qui sont en création d’entreprise. J’ai vraiment l’impression d’être un dommage collatéral du Covid-19. Qu’il n’y ait pas un dispositif qui permette de pallier ce manque de loyer, je trouve ça incroyable. Ce qui fait qu’aujourd’hui, l’entreprise va disparaître. »

L’huissier est passé récemment le prévenir qu’il saisirait prochainement son matériel – estimé à 380.000 euros – pour solder le passif, s’il ne parvenait pas à le faire de lui-même. Nicolas Viollet attend maintenant fébrilement l’expulsion. « Les forces de l’ordre m’ont dit qu’elles allaient me laisser tranquille pendant les vacances de Pâques mais après, je peux être mis dehors à tout moment. »

Adrien Bossard